Différentes réponses régénératives de la rétine chez deux espèces de xénope

La rétinite pigmentaire est une dystrophie rétinienne héréditaire qui conduit à la cécité suite à la dégénérescence des photorécepteurs à bâtonnets et de la mort des cônes qui s’ensuit. La rhodopsine est le gène le plus fréquemment muté dans cette maladie. Nous avons développé des modèles de rétinite pigmentaire basés en ciblant le gène de la rhodopsine chez deux espèces de xénope, Xenopus laevis et Xenopus tropicalis, en utilisant la technologie CRISPR/Cas9. Nous avons constaté que des mutations dans le gène rho chez les deux espèces de xénope reproduisent les principales caractéristiques de la maladie, notamment la dégénérescence sévère des bâtonnets et la détérioration ultérieure des cônes. Cependant, de façon surprenante, nous avons constaté que bien que les cellules gliales de Müller (une source cellulaire de régénération de la rétine) ré-entrent efficacement dans le cycle cellulaire chez X. laevis après la dégénérescence des photorécepteurs, la réponse proliférative des cellules de Müller de X. tropicalis est extrêmement limitée. Ces travaux montrent donc une fois de plus que le processus cellulaire de régénération peut varier énormément chez les vertébrés, même parmi des espèces étroitement apparentées.

CRISPR/Cas9-Mediated Models of Retinitis Pigmentosa Reveal Differential Proliferative Response of Müller Cells between Xenopus laevis and Xenopus tropicalis. Karine Parain, Sophie Lourdel, Alicia Donval, Albert Chesneau, Caroline Borday, Odile Bronchain, Morgane Locker, Muriel Perron.

Article paru dans la revue CellsVoir sur le site