Un nouveau modèle pour étudier les troubles centraux associés à la myopathie de Duchenne

La gravité des perturbations cognitives et comportementales est variable chez les patients atteints de myopathie de Duchenne (DMD), ce qui semble dépendre de la position de la mutation dans le gène DMD de la dystrophine. La souris mdx52, dont l’exon 52 a été supprimé, est très peu étudié mais présente une importance majeure pour comprendre les comorbidités centrales dans cette pathologie. En effet, elle présente une délétion dans une région du gène fréquemment mutée chez les patients, qui entrave l’expression de deux dystrophines cérébrales.
Deux équipes françaises, Cyrille Vaillend (Institut NeuroPSI) en collaboration avec Aurélie Goyenvalle (Handicap neuromusculaire : biothérapie et pharmacologie appliquées – End-Icap, UMR-S 1209 Inserm/UVSQ/UPSaclay) impliquées dans le consortium Européen BIND – Brain INvolvement in Dystrophinopathies, ont publié une première caractérisation de ce modèle dans la revue Disease Models & Mechanisms.

Avec une approche d’imagerie par résonance magnétique in vivo (collaboration avec BioMaps, Inserm/Cnrs/CEA/SHFJ/UPSaclay) et de neurohistologie, les auteurs montrent l’absence de malformations cérébrales chez les souris mdx52, ce qui suggère que les dysfonctionnements dans ce modèle se situent plutôt à un niveau cellulaire. Ils montrent ensuite que les souris mdx52 présentent une forte augmentation de l’anxiété et de la réactivité au stress, et un déficit majeur dans un apprentissage associatif impliquant des réponses émotionnelles. Ce profil phénotypique rappelle les troubles émotionnels et problèmes d’internalisation décrits chez les patients DMD.
Ces phénotypes robustes seront utilisés dans de futures études précliniques pour estimer l’efficacité des traitements ciblant les dysfonctionnements du cerveau dans la DMD.

Emotional behavior and brain anatomy of the mdx52 mouse model of Duchenne muscular dystrophy. Amel Saoudi, Faouzi Zarrouki, Catherine Sebrié, Charlotte Izabelle, Aurélie Goyenvalle, Cyrille Vaillend.

Article paru dans la revue Disease Models & MechanismsVoir sur le site