A l’approche de la conférence conjointe NeuroPSI-Chen Institute Joint Conference on Brain, Behavior & Beyond, la conférence d’ouverture de NeuroPSI, (opening-conference.neuropsi.fr), découvrez l’origine de NeuroPSI dans un entretien avec son directeur François Rouyer

Né de l’union de laboratoires de neurosciences du CNRS et de l’Université Paris-Saclay, couvrant un large éventail de thèmes de recherche, NeuroPSI continue à œuvrer en faveur de la diversité dans la recherche en neurosciences.
Un après-midi passé à discuter avec le Dr Rouyer a permis de découvrir l’histoire de ce nouvel institut de recherche situé dans la belle banlieue verdoyante du sud-ouest de Paris. NeuroPSI est né de la fusion du Centre de neurosciences Paris-Sud à Orsay et de l’Institut de neurosciences Alfred Fessard à Gif-sur-Yvette. Suite à l’installation du centre d’imagerie cérébrale de pointe, NeuroSpin, sur le site du CEA Paris-Saclay, NeuroPSI s’est installé juste à côté en 2021, réunissant les deux instituts historiques de Gif-sur-Yvette et d’Orsay dans un bâtiment flambant neuf dédié aux neurosciences. « C’était un défi intéressant d’être le directeur d’un institut nouvellement fusionné, l’objectif principal étant de tirer le meilleur des deux cultures du CNRS et de l’Université – pour l’enseignement et la recherche en neurosciences », déclare le Dr. Rouyer.
NeuroPSI abrite aujourd’hui 22 groupes de chercheurs, d’ingénieurs et d’étudiants à tous les niveaux, depuis les stagiaires en master/licence jusqu’aux doctorants et aux chercheurs postdoctoraux. Les thèmes de recherche vont des neurosciences moléculaires et cellulaires aux neurosciences des circuits, du comportement et de l’informatique, avec une diversité de systèmes modèles allant de la drosophile au poisson, en passant par les rongeurs, les oiseaux et même les mammifères marins à l’état sauvage. Cette diversité est un aspect très important, car elle constitue le fondement même de la création de l’Institut. « Bien que cette diversité ait constitué un défi au départ, nous espérons continuer à encourager les échanges interdisciplinaires d’idées et de recherches en favorisant l’organisation de réunions de groupe et de symposiums, ainsi que de plates-formes techniques communes et de ressources partagées », déclare le Dr Rouyer. « L’une des choses qui rend l’institut unique dans cette région est sa nature intégrative et sa grande infrastructure qui peut facilement héberger plus de 25 équipes de recherche. »
Pour exploiter l’avantage infrastructurel, NeuroPSI a lancé un programme de recrutement annuel afin d’embaucher de nouveaux chefs d’équipe de recherche. L’objectif est d’élargir les thèmes de recherche en mettant l’accent sur des domaines clés tels que les modèles animaux de maladies neurologiques et psychiatriques, les bases neuronales des fonctions cognitives, l’intégration multisensorielle, les interactions entre l’état interne et l’environnement et le développement et le fonctionnement du cerveau », explique le Dr Rouyer, qui ajoute que « les jeunes, les jeunes chercheurs sont la clé de ce projet. »
Dans le cadre d’une approche stratégique, l’un des plans consiste à se concentrer sur le développement de nouvelles approches telles que les études génétiques dans les domaines de la neurophysiologie du développement et de la neurophysiologie intégrative et à poursuivre le développement des plates-formes technologiques existantes au NeuroPSI afin d’intégrer la transcriptomique spatiale et à cellule unique, les technologies avancées d’imagerie fonctionnelle et les nouvelles capacités d’analyse comportementale. « L’échange entre les études humaines et les études sur les modèles animaux sera un point important à l’avenir et nous visons à développer ces échanges en mettant l’accent sur les approches génétiques à l’échelle du génome et les tests comportementaux, la modélisation des réseaux neuronaux et les interfaces cerveau-machine. »
Cela nécessitera également d’accroître notre capacité et notre expertise en matière d’analyse des données. Travailler en collaboration avec NeuroSpin sera important car ils poursuivent déjà des recherches impliquant l’imagerie du cerveau entier chez les primates », précise le Dr Rouyer, « Néanmoins, il nous reste beaucoup de travail à faire pour combler le fossé entre l’analyse par microscopie électronique du connectome dans le cerveau de la drosophile et l’imagerie magnétique du cerveau humain ». Le Dr Rouyer ajoute : « Un autre objectif important serait de proposer des cours avancés de neurosciences axés sur la recherche NeuroPSI et NeuroSpin, dans le cadre du programme d’études de l’Université-Paris Saclay. »
En parlant du symposium NeuroPSI Opening Day à venir, le Dr Rouyer déclare : « L’idée était de célébrer notre installation ici ». Le symposium est un événement de deux jours, le premier d’une série de conférences sur le cerveau, le comportement et au-delà, organisé en partenariat avec l’Institut Chen et réunissant d’éminents scientifiques du monde entier, dont le lauréat du prix Nobel, le professeur Michael Rosbash. « La sélection des orateurs et l’itinéraire du symposium s’inscrivent également dans ce thème de la diversité, afin de couvrir un large éventail de sujets et de donner aux étudiants et aux postdocs des différents départements l’occasion de présenter leurs travaux », a affirmé le Dr Rouyer. Le symposium sera une excellente occasion pour tous les chercheurs de l’Institut de se réunir pour célébrer la diversité de la science et des personnes de NeuroPSI, annonçant le début de nombreuses nouvelles découvertes et célébrations à venir.
Entretien avec Anindita Das, postdoc dans l’équipe Code Neuronal et Perception Auditive